12 novembre 1998

La CEQ et ses fédérations sur la route de l’équité salariale

Montréal, le 12 novembre 1998 – L’autobus de l’équité salariale de la CEQ s’est mis en branle aujourd’hui dans le sillon de la caravane du Parti libéral pour rappeler à son chef, M. Jean Charest, l’urgence de régler le dossier de l’équité salariale non seulement pour les enseignantes et les enseignants, mais aussi pour le personnel de soutien et le personnel professionnel membres de la Centrale.

L’autobus de l’équité suivra pas à pas les troupes libérales tout au long de la journée. La CEQ invite d’ailleurs monsieur Charest à monter à bord de son autobus et à venir prendre le café avec les représentantes et représentants du personnel enseignant, des professionnelles et professionnels et du personnel de soutien. La première vice-présidente de la Centrale, Monique Richard, interpellera également le chef du PLQ pour qu’il prenne dès maintenant l’engagement ferme de respecter, s’il est élu, l’esprit et la lettre de la Loi sur l’équité salariale, adoptée à l’unanimité de l’Assemblée nationale.

Une vieille dette

Le personnel enseignant est la dernière grande catégorie d’emplois, dans les secteurs public et parapublic, à n’avoir pas encore fait l’objet d’un correctif salarial au chapitre de l’équité salariale.

La Centrale de l’enseignement du Québec a initié ce dossier pour le personnel enseignant en 1992. En 1995, une étude conjointe a été réalisée par la CEQ et le Conseil du trésor afin de recueillir les renseignements nécessaires pour évaluer les tâches d’enseignement et vérifier s’il a une durée de travail comparable à celles des autres catégories d’emplois du secteur public.

Une rencontre  » technique  » tenue le 9 novembre a permis de constater que les représentants patronaux se traînent encore les pieds, malgré la promesse du premier ministre que les travaux suivraient leur cours pendant la campagne électorale.

Le personnel de soutien et professionnel

C’est depuis 1992 également que la CEQ mène des travaux sur l’équité salariale pour différents titres d’emploi dans les services de soutien et les services professionnels.
La Centrale a négocié des ententes avec les parties patronales qui lui ont permis de réviser les travaux effectués dans le cadre des exercices de relativité salariale, d’identifier les titres d’emploi féminins.

Le comité d’équité salariale de la CEQ, qui est constitué de personnes libérées provenant du personnel de soutien et du personnel professionnel, a adopté une position d’évaluation et entend la déposer dans les prochains jours au Conseil du trésor. La demande de la CEQ porte sur une révision de l’évaluation de certains titres d’emploi féminins et sur des correctifs salariaux à apporter afin d’obtenir la rémunération des emplois masculins équivalents pour l’ensemble des emplois féminins.

La CEQ s’attend à ce que le rapport que le gouvernement doit produire le 20 novembre prochain, à la Commission de l’équité salariale, souligne la nécessité de poursuivre les travaux sur la position d’évaluation du comité et des redressements demandés. Le gouvernement, comme employeur, doit en effet expliquer à la Commission où il en est dans l’application de la Loi sur l’équité salariale, deux ans après son adoption.

 » Nous sommes heureux de pouvoir dire que nos travaux d’équité salariale sont sur le point d’être complétés dans leur ensemble pour le personnel de soutien et le personnel professionnel, indique Mme Richard. La CEQ a effectué à ce sujet un travail colossal qui profitera certes à l’ensemble des salariées et salariés. « 

À titre d’exemples, voici quelques titres d’emploi qui ont fait l’objet de travaux de révision d’évaluation et pour lesquels la CEQ demande des redressements salariaux à la hausse :

Personnel de soutien en éducation : secrétaires d’école, surveillantes d’élèves, préposées aux services de garde, responsables des services de garde, techniciennes en administration.

Personnel de soutien en santé : secrétaires médicales, aides en alimentation, préposées à la buanderie et préposées à la stérilisation.

Personnel professionnel : orthophonistes-audiologistes.

Une question de justice pour toutes les femmes du Québec

La Loi sur l’équité salariale vise à assurer que les femmes bénéficient d’un salaire égal à celui de leurs collègues masculins qui exécutent un travail équivalent dans des catégories d’emploi à prédominance masculine. C’est une mesure de justice envers plus de la moitié de la population du Québec, mais aussi une mesure susceptible de contribuer à faire diminuer la pauvreté des femmes.

Si le gouvernement du Québec devait se soustraire à l’obligation qu’il s’est lui-même imposée de satisfaire aux principes de l’équité salariale pour ses propres employées et employés, il donnerait un exemple désastreux de son manque de reconnaissance du travail des femmes, et la loi votée à l’unanimité de l’Assemblée nationale perdrait tout son sens et deviendrait une coquille vide. Le gouvernement rejoindrait ainsi le rang des employeurs qui se servent trop souvent du prétexte des coûts importants pour justifier leur inaction.

La CEQ soutient que le gouvernement du Québec doit avoir les moyens de respecter ses principes.

Renseignements :

Philippe Châtillon
Attaché de presse CEQ
Tél. cell. : (514) 237-4432
Tél. : (514) 356-8888, p. 2139

Jean Laporte
Attaché de presse FSE
Tél. : (418) 649-8888, p. 3151